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  • Eliott Lawton

Se remettre au centre de sa vie



Dernièrement j’ai pu expérimenter dans ma vie l’importance de trouver un espace intérieur dans lequel je peux prendre soin de moi. C’est sur le chemin de développement de mon temple intérieur que j’ai pris conscience de la puissance d’avoir une telle relique. Plus ce chemin se dessine en moi, plus je prends conscience que la déconstruction qui s’opère laisse une place de plus en plus immense à ce qui tend à se construire en chaque instant. Toutes ces croyances que je portais en moi depuis si longtemps et qui me retenaient à mon passé se sont alors envolées.



Il est plus rassurant de penser que le savoir et la connaissance sont des repères sur lesquels on peut compter vraiment. C’est notamment la base de toutes pensées touchant de près ou de loin au domaine de la science. En recherchant l’exactitude, nous commençons alors à croire qu’il est possible de prédire l’avenir – dans une moindre mesure.


En réalité, je n’ai jamais pu expérimenter une situation dans laquelle mes croyances se sont avérées complètement exactes. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’un jour j’ai décidé de sortir de ce système de croyances, ou du moins de ne pas lui donner une trop grande importance dans ma vie. Plus le temps passe et plus cela a de sens pour moi.


Dans quelle mesure puis-je faire confiance à ce qui me permet de faire confiance ? C’est un peu le serpent qui se mord la queue…


Arrêter de croire est l’une des choses les plus primordiales pour que tout reste possible. Si je me mets à croire en quoi que ce soit, alors je ferme la porte à ce que je ne pourrais imaginer et donc à tout ce qui pourrait me surprendre. La vie est une sorte de vague en constante évolution. Nul ne sait à l’avance la forme qu’une légère courbure en pleine mer prendra lorsqu’elle viendra poser son écume sur le sable de la plage.


Faire l’expérience de la vie c’est par exemple observer l’impermanence d’un ciel nuageux. Chaque seconde que je passe à le regarder me permet de voir que tout se ressemble et que rien ne peut rester équivalent dans la durée. Notre cerveau nous pousse régulièrement à penser que ce que nous voyons devant nos yeux ressemble à ce que nous avons déjà vu par le passé et que nous observerons des choses similaires dans le futur. Cela peut sembler tout à fait normal car c’est sa manière de créer des ancrages dans le monde physique, lui qui n’a comme incarnation qu’une simple matière moelleuse logée dans le creux de notre tête.


La perception que nous offre notre cerveau nous est indispensable, c’est grâce à lui que nous pouvons analyser et c’est ce qui constitue la complexité de notre être. Il me semble cependant nécessaire de faire comprendre à notre propre cerveau que cette analyse sur laquelle il se base ne peut apparaître qu’après avoir vécu l’expérience dont il tire les conclusions. En effet, on ne peut tirer conclusion de quelque chose qui ne se soit jamais passé. Dès lors que cette compréhension s’opère, le mental peut alors reprendre sa place et laisser de la place au reste. C’est à cet endroit précis que le corps et le cœur peuvent petit à petit nous transmettre des informations sur des sensations que nous percevons au présent. Être à l’écoute de toutes ces parts quand elles se manifestent permet de compléter les informations des unes par celles des autres. En parlant de part, je souhaite mettre en lumière les différents aspects qui peuvent composer notre être. Par exemple : une part puissante et une autre part sensible peuvent résider en moi. Si je les dissocie je peux alors augmenter mon champ de conscience de "qui je suis" avant de le réunir. La dissociation est intéréssante lorsqu'elle permet une nouvelle nuification, autrement elle ne fait que diviser. Pour que cela puisse se faire, il est nécessaire d’être en mesure de pouvoir prendre du recul afin d’avoir une vision plus globale de ce qui se passe à l’intérieur.


Oui, mais comment faire ?


Dans certains milieux que je fréquente, j’entends parler de centrage ; et ce terme me donne presque systématiquement envie de répondre : « ok mais au centre par rapport à quoi » ? Quand on est dans un cercle dont les limites sont clairement définies, cela me semble assez facile d’identifier où se situe le centre, mais lorsque ce n’est pas le cas : on fait comment ?


Pour moi, la vie ne se résume pas à avancer sur le chemin d’une quête de conscience totale de ce qui constitue le monde. Je suis complètement à l’aise avec l’idée de cette dualité me permettant de voir que si je pars du principe qu’il y a une part du monde qui est consciente, il existe également un autre endroit dans lequel règne l’inconscient. J’ai vu beaucoup de peurs associées à cet inconscient qui, par définition, est si dur à percevoir. L’inconscient est mystérieux, inconnu et frôle avec la dimension de l’impalpable.


Mais alors, est-il toujours possible de parler d’un centre ?


Le centre tel que je le conçois représente plutôt une forme d’équilibre. Il s’agit d’une alchimie subtile dans laquelle la vie nous berce de ses mouvements. J’ai tout de suite l’image d’un bateau en mer qui, pour garder le cap, se doit de faire avec ce qui l’entoure. Le centrage est à mes yeux plus une aptitude à rester dans le mouvement qu’une réelle position de vie.


En effet, rester immobile dans un monde constamment en mouvement est une position dangereuse car elle ne prend en compte ni le temps, ni l’espace. Or ce sont très certainement les deux grands concepts qui régissent la perception de cet univers dans lequel nous évoluons. Il est rare que dans notre éducation, on nous ait transmis les “outils” pour prendre soin de nous-mêmes. C’est très certainement une des raisons pour lesquelles le monde m’a semblé si dur à une époque. Je suis passé de ce moment où je croyais que tout ce que j’avais à apprendre venait de l’extérieur, à l’espace dans lequel je ne pouvais plus cesser d’écouter ce que mon coeur me disait. Et puis un jour, j'ai décidé de faire le pas. Je me mis en route accompagné de toute la force dont je disposais à ce moment de ma vie et je décidais de prendre soin de moi avant tout le reste.


Qu’est-ce qui m’a permis de jeter à l’eau ?


Eh bien c’est tout simplement l’amour. Je sentais au fond de moi que j’avais besoin d’un réel changement dans ma vie. Je souhaitais ressentir l’amour véritable, autant celui que je pouvais donner que celui que je pouvais recevoir. Ce fût une réelle révélation de me dire, un jour, que les meilleures chances d’être aimé pour qui je suis vraiment ne pouvaient passer que par le chemin de se montrer au monde de manière authentique. Je n’avais dès lors plus aucune excuse pour faire passer les autres avant moi.


Souvent lorsque l’on parle de “penser à soi avant le reste”, on y associe l’égoïsme. Ne voulant pas m’opposer à la vision de celles et ceux avec qui je partage le monde, j’ai préféré compléter cette expression en parlant « d’égoïsme sain ». Il s’agit alors de prendre conscience que je suis la meilleure personne en capacité de prendre soin de moi. Dans un premier temps, cela se confirme avec le fait que mes ressentis sont des guides pour prendre conscience de certains enjeux qui se déroulent à l’intérieur lorsque je traverse la vie. Et puis prendre soin de soi, c’est aussi s’offrir l’opportunité du bon et de la détente dans ma vie : deux caractéristiques grâce auxquelles j’eus par la suite la force de tendre la main aux autres. C’est en prenant soin de soi que l’on peut prendre soin des autres, et c’est cela “se remettre au centre de sa vie”, ni plus ni moins.


Alors toi qui lis ces lignes, je te souhaite de te permettre d’être la meilleure ressource dont tu peux disposer, de t’offrir le cadeau de t’aimer sans conditions et de vivre toutes les bonnes choses qui te nourrissent.


Avec amour


Eliott


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